Bluebell demande à Glencore de se séparer du Charbon

Le fonds activiste Bluebell Capital demande au géant suisse Glencore de se séparer du charbon thermique, affirmant que de nombreux investisseurs ne peuvent plus investir dans l’entreprise en raison de cette présence dans ce qui n’est plus une « matière première d’avenir », a-t-il indiqué mardi.

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Bluebell adresse une lettre aux dirigeants de Glencore

Dans une lettre adressée aux dirigeants du géant des matières premières, consultée par l’AFP, ce fonds basé à Londres juge que le groupe dispose de nombreuses matières premières qui ont un rôle à jouer dans la transition énergétique, citant notamment le cuivre, le cobalt ou le zinc.

« Néanmoins, Glencore reste une histoire complexe sur les marchés d’actions avec un +bagage+ qui a eu l’effet inévitable de peser sur le cours de son action », affirment les dirigeants de ce fonds dans cette lettre datée du 8 novembre.

« En raison de son activité dans le charbon, Glencore n’est pas une entreprise dans laquelle peuvent investir les investisseurs qui placent la durabilité au cœur de leur processus d’investissement », affirme ce fonds qui s’est fait connaître notamment à travers son bras de fer avec le groupe français Danone qui avait conduit à l’éviction de son ancien PDG Emmanuel Faber.

 

Transférer le charbon dans une entité séparée

Selon ses calculs, les actifs de Glencore, une fois le charbon exclu, se traitent en Bourse avec une décote « d’environ 30% » par rapport à ses concurrents qui sont sortis du charbon, comme Rio Tinto ou Anglo American, ou ont dit vouloir s’en désengager, à l’instar de BHP, argumentent les dirigeants du fonds.

Dans cette lettre, dévoilée par l’agence Bloomberg, les dirigeants de Bluebell Capital demandent à Glencore de transférer le charbon dans une entité séparée afin de réduire cette décote tout assurant une « gestion responsable » du charbon dans cette unité distincte.

 

La pression sur le charbon s’accroit de toute part

La pression sur les institutions financières concernant le charbon s’est accrue, a souligné Giuseppe Bivona, partenaire chez Bluebell Capital, lors d’un entretien avec l’AFP.

« Les banques coupent les prêts et les investisseurs ne veulent être exposés au charbon », a-t-il fait valoir, ce qui affecte les valorisations des entreprises actives dans le charbon, mais aussi leur accès futur à des sources de financement, a-t-il argumenté.

Contacté par l’AFP, le groupe suisse a dit « régulièrement » engager un dialogue avec ses investisseurs et s’est dit « confiant sur son modèle d’affaires, affirmant qu’il a une « place unique » pour produire, recycler et commercialiser » les matériaux nécessaires pour « décarboner l’énergie » tout en réduisant ses propres émissions.

Charbon thermique russe: une hausse de la demande attendue

Suite à la décision du gouvernement russe de supprimer temporairement les droits de douane sur l’exportation de charbon thermique et d’anthracite, une augmentation de la demande est anticipée, malgré la concurrence et les sanctions actuelles.

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