Europe : vers une possible interdiction du GNL russe.

Europe : les conséquences d'un arrêt éventuel des importations de GNL russe.

L’Europe pourrait décider d’un embargo sur les importations de GNL en provenance de la Russie. Cette éventualité s’aligne sur la décision des États-Unis, du 8 mars, d’interdire le GNL russe sur son territoire. Cette menace bouleverserait les échanges commerciaux sur les rives de l’océan Atlantique.

Une interdiction américaine sans conséquence aux États-Unis

Depuis 2019, les États-Unis, contrairement à l’Europe, n’importent pas de GNL en provenance de la Fédération de Russie. En 2021, d’après le ministère de l’Énergie, Trinité-et-Tobago exportait environ 21,4 milliards de pieds cubes de GNL aux États-Unis. La majorité des importations transite vers les États du nord-est pendant l’hiver en raison d’une capacité d’approvisionnement insuffisante.

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Les États-Unis ne constituent pas un importateur majeur de GNL. Toutefois, le pays dispose de nombreux sites de regazéification le long de ses côtes, sites nécessaires aux exportations du gaz de schiste. La décision d’exploitation du gaz de schiste date d’une dizaine d’années, en raison de réserves importantes dans le pays.

L’hypothèse d’une interdiction européenne

Le Royaume-Uni et la Lituanie bloquent les importations de GNL en provenance de la Russie. D’autres pays européens instaurent des mesures similaires sur d’autres produits de consommation de base. Cependant, aucun autre pays européen ne renonce explicitement au gaz russe.

Si Bruxelles décide d’un embargo du gaz, les flux en provenance de Yamal resteraient bloqués et les contrats non honorés. Une telle décision provoquerait une nouvelle hausse des prix sur le continent européen. Cette nouvelle sanction conforterait un niveau de prix du gaz déjà particulièrement élevé en Europe.

Une reconfiguration du marché

Si l’Europe adopte cette mesure, la Russie réorienterait ses exportations en direction de l’Asie, notamment vers la Chine. Toutefois, cette solution engendrerait une baisse du prix en raison d’un coût logistique élevé et d’une insécurité d’approvisionnement maritime. Dans ce contexte, le manque d’acheteurs pourrait entrainer la fermeture du gazoduc Yamal pour les cargaisons de GNL.

L’objectif de Novatek et Gazprom sera d’attirer des acheteurs d’autres pays, hors d’Europe. Une telle situation perturbera le marché gazier sur le long terme.

Russie: crise économique chez Gazprom face aux sanctions et au sabotage

En 2023, Gazprom a enregistré une perte record de 6,4 milliards d’euros, marquée par des sanctions internationales et le sabotage de ses pipelines. Ces défis mettent en lumière les vulnérabilités de Gazprom et les tensions géopolitiques qui perturbent le secteur énergétique russe. Face à ces crises, l’entreprise oriente désormais ses efforts vers les marchés asiatiques, espérant y trouver stabilité et nouvelles opportunités.

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