Futur Électrique de la France: Électrification, Nucléaire et EnR

Le futur électrique de la France passe par le déploiement massif des énergies renouvelables couplées au nucléaire. Le gestionnaire du réseau électrique français RTE vient de présenter ses principales conclusions sur l’avenir du système à l’horizon 2050.

 

À lire aussi sur energynews.pro

Le futur électrique de la France selon RTE

L’épais rapport, lancé en 2019 et d’une ampleur inédite en France et en Europe, devrait conforter les partisans du nucléaire. Il conclut en effet que, du strict point de vue économique, le lancement de nouveaux réacteurs EPR représente une voie moins chère pour atteindre la neutralité carbone au milieu du siècle, comme la France s’y est engagée aux côtés de dizaines de pays. Mais, dans tous les cas, le développement des renouvelables (éolien, solaire) est aussi incontournable.

La publication intervient à l’heure où l’avenir énergétique de la France agite la pré-campagne présidentielle d’avril 2022, certains candidats prônant une sortie plus ou moins rapide du nucléaire. Tandis que d’autres sont favorables à cette énergie.

Le président de la République, favorable au nucléaire, réserve pour l’instant sa décision sur le lancement de six nouveaux EPR. Ce réacteur de nouvelle génération dont le premier exemplaire l’EPR de Flamanville, doit démarrer l’an prochain en Normandie.

 

Électrification massive des usages

Être neutre en carbone en 2050 se traduira par une électrification massive des usages – transport, chauffage ou industrie- au détriment du pétrole et du gaz naturel. Même si la consommation totale d’énergie doit baisser, la France consommera donc plus d’électricité en 2050 qu’aujourd’hui, y compris dans le scénario le plus « sobre ».

« La France doit simultanément faire face à deux défis : D’une part produire plus d’électricité en remplacement du pétrole et du gaz fossile. D’autre part renouveler les moyens de production nucléaire qui vont progressivement atteindre leur limite d’exploitation d’ici à 2060 », résume Xavier Piechaczyk, président de RTE.

 

Six scénarios de développement

Le parc nucléaire français, construit dans les années 1970 à 90, vieillit et deviendra progressivement obsolète sur les décennies à venir. Pour « éclairer le débat public », RTE présente six scénarios de production possibles, allant de 100% renouvelables en 2050 à un développement « volontariste » du nucléaire avec la construction de 14 EPR, ainsi que des petits réacteurs.

« Tous ces chemins sont possibles même si certains sont plus difficiles ou incertains », juge Xavier Piechaczyk.

Ces scénarios, qui avaient déjà été esquissés sur le plan technologique, prennent cette fois-ci en compte la dimension économique, environnementale et sociétale des choix à faire. RTE ne prend pas parti pour une option plutôt qu’une autre, mais présente « leurs avantages, leurs inconvénients, leurs impacts et leurs conséquences », souligne M. Piechaczyk.

Ainsi, même le scénario de développement le plus massif du nucléaire ne pourra pas se faire sans un essor important des renouvelables. La capacité solaire doit ainsi être multipliée par 7 et l’éolien terrestre par 2,5.

 

Les scénarios avec le nucléaire « paraissent plus compétitifs »

Même si les coûts des renouvelables ont fortement baissé, le solaire ou l’éolien nécessitent des investissements plus importants pour les réseaux électriques (car ils sont plus éparpillés) et pour la flexibilité (car ils ne produisent pas en permanence). Il y a, par exemple, un besoin de plus de stockage et de centrales thermiques d’appoint à hydrogène ou biométhane.

Les auteurs du rapport énoncent alors que « les scénarios comprenant de nouveaux réacteurs nucléaires apparaissent plus compétitifs ». L’écart est de l’ordre de 10 milliards d’euros par an entre un scénario avec de nouveaux réacteurs nucléaires (14 EPR) et un autre sans. Posant le postulat du développement de grands parcs renouvelables. Le fossé se creuse même à quelque 20 milliards annuels dans certains scénarios.

En plein débat sur le pouvoir d’achat, RTE conclut également que « le système électrique de la neutralité carbone peut être atteint à un coût maîtrisable ».

Il se traduirait en effet par une augmentation des coûts de l’électricité (de l’ordre de 15%) mais avec en contrepartie la fin des dépenses en énergies fossiles pour faire le plein de la voiture ou remplir la cuve à fioul.

Baisse prévue des prix de l’énergie en 2024, malgré une hausse globale

En 2024, les prix de l’électricité et du gaz en France devraient baisser grâce aux récentes réformes gouvernementales et aux ajustements de marché. Toutefois, ils demeureront supérieurs aux niveaux pré-crise de 2021-2022, mettant en lumière les défis persistants et les stratégies nécessaires pour stabiliser le secteur énergétique dans un contexte post-crise.

LES PLUS LUS DE LA SEMAINE

événement à venir