Le géant suisse du négoce des matières Glencore affine ses objectifs environnementaux, disant jeudi vouloir réduire ses émissions de carbone de 15% d’ici à 2026, mais maintenir le cap sur le charbon malgré les critiques du fonds activiste Bluebell.
Glencore : 94% des actionnaires soutiennent la stratégie
Le groupe suisse, qui publiait son rapport sur le climat à l’occasion d’une journée pour les investisseurs, entend réduire son empreinte carbone de 15% par rapport à ses niveaux de 2019 d’ici à cinq ans, puis de 50% d’ici à 2035, a-t-il indiqué dans un communiqué, avec pour objectif de parvenir à zéro d’ici à 2050.
« Nous sommes la première entreprise de notre secteur à avoir soumis notre stratégie sur le climat au vote des actionnaires », assure Gary Nagle, son nouveau directeur général, cité dans le communiqué.
Le programme a été soutenu par 94% de ses actionnaires, a souligné cet ancien directeur des activités de charbon du groupe, choisi pour succéder début juillet au milliardaire sud-africain Ivan Glasenberg.
Maintien du charbon dans le portefeuille
Dans son rapport sur le climat, le groupe suisse a mis en avant le poids des métaux qui ont un rôle à jouer dans la transition énergétique, tels que le cuivre, le cobalt et nickel, utilisés pour les véhicules électriques et le stockage d’énergie. Elle a aussi réaffirmé le maintien du charbon dans son portefeuille de matières premières.
La stratégie du groupe consiste à gérer de manière responsable le portefeuille de charbon jusqu’à épuisement au fil du temps, indique Glencore dans son rapport, reflétant sa conviction que le groupe est « le meilleur gérant de ces actifs » et que « le charbon restera nécessaire pour soutenir la demande mondiale d’énergie à court terme ».
Bluebell exige la sortie du charbon
Sans dévoiler sa participation, le fonds activiste Bluebell Capital a récemment exigé que Glencore sépare le charbon du reste de ses activités, estimant qu’il s’agit d’un frein pour les investisseurs.
Ce fonds, qui s’est fait connaître notamment à travers le bras de fer avec le groupe français Danone qui avait conduit à l’éviction de son ancien PDG Emmanuel Faber, estime que cette présence dans le charbon pèse sur la valorisation en Bourse de Glencore à l’heure où banques et investisseurs ne veulent plus être exposés au charbon dans leurs portefeuilles.