GNL : la Demande européenne Diminue

La demande européenne de gaz naturel liquéfié diminue fortement. Et ce au profit de l'Asie, dont les cargaisons sont considérablement en hausse avant le pic de la demande estivale.

Le manège du gaz naturel liquéfié (GNL) entre l’Europe et l’Asie semble basculer à nouveau vers l’Asie. Les acheteurs de la région la plus consommatrice commencent à courir après les cargaisons avant le pic de la demande estivale.

Des cargaisons de GNL pourtant record en Europe ces derniers mois

Au cours des quatre premiers mois de l’année, la dynamique du marché du GNL était telle que l’Europe était prête à surenchérir sur les prix des cargaisons au comptant afin de s’assurer un approvisionnement.

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Cette concurrence pour le GNL s’est produite alors que l’Europe a d’abord lutté contre une pénurie hivernale de gaz naturel. Ensuite, elle a été prise de court par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le spectre soudain qu’elle perdrait des volumes de son plus grand fournisseur.

De janvier à avril, les importations européennes de GNL ont atteint des niveaux record. Les données de Refinitiv montrent que les premiers mois de 2022 ont été les plus forts jamais enregistrés. Soit un total sur quatre mois de 45,27 millions de tonnes.

Ce chiffre est en hausse de 58 % par rapport aux 28,61 millions de tonnes importées au cours des quatre premiers mois de 2021.

Baisse des importations au profit de l’Asie

Cependant, les importations européennes de mai devraient se situer autour de 10,96 millions de tonnes. Ce qui serait le plus faible de cette année sur une base journalière.

En revanche, les importations de GNL en Asie devraient connaître une certaine reprise en mai, avec des arrivées de 20,46 millions de tonnes, contre 19,82 millions en avril. Pour les quatre premiers mois de 2022, les importations de l’Asie ont atteint 88,05 millions de tonnes. Soit l’équivalent d’une baisse d’environ 8,9 %.

Le principal frein aux importations de GNL en Asie a été la Chine, qui a ravi l’an dernier au Japon le titre de premier importateur mondial. Les importations chinoises ont atteint 21,59 millions de tonnes au cours des quatre premiers mois de l’année. Soit une baisse de 17,3 % par rapport à la même période de l’année dernière.

Cependant, des signes émergents montrent un regain d’intérêt de la part des acheteurs chinois. Refinitiv estime que les arrivées de mai seront de 5,39 millions de tonnes. En outre, les plus importantes depuis janvier.

Un changement à venir ?

Les stocks de gaz naturel de l’Europe étant largement réapprovisionnés et les pipelines russes continuant à fonctionner, il est probable que le continent réduira ses achats de GNL au cours des prochains mois. Cependant, l’Asie connaît déjà des températures plus élevées que d’habitude dans de nombreux pays. Ce qui rend plus probable la recherche par les acheteurs de cargaisons supplémentaires de GNL.

Les prix du GNL en Asie sont en hausse, les contrats à terme négociés à New York, qui sont liés à l’indice de référence régional S&P Global Commodity Insights, ont clôturé à 22,60 dollars par million d’unités thermiques britanniques (mmBtu) lundi. Soit une hausse de 12,9 % par rapport au niveau le plus bas atteint jusqu’à présent en 2022, à savoir 20,02 dollars le 16 mai.

Dans l’ensemble, il semble que l’intérêt de l’Asie pour les cargaisons de GNL au comptant s’accroît au moment même où celui de l’Europe s’atténue quelque peu. Cela rend plus probable le fait que les prix asiatiques continueront à combler l’écart avec les références européennes.

Le risque demeure que les approvisionnements de l’Europe en provenance de Russie décroissent si Moscou décide de riposter aux sanctions imposées à ses autres exportations de matières premières, telles que le pétrole brut, les produits raffinés et les métaux.

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