Grève des Agents de l’Énergie

La grève des agents de l'énergie a provoqué des coupures d'électricité dans le Nord et l'Ouest du pays.

De la tension dans l’air: une grève d’agents de l’énergie a provoqué jeudi des coupures d’électricité de quelques heures dans le Nord et l’Ouest pour des dizaines de milliers de foyers et dans des entreprises, les syndicats réclamant une hausse des salaires.

Des coupures d’électricité

Dans l’agglomération d’Angers, une coupure de courant a touché la ville pendant près de trois heures, jeudi, entre 11H00 et 14H00, affectant jusqu’à 175.000 foyers, a indiqué RTE, le gestionnaire du réseau électrique, confirmant des informations de la CGT.

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“À Angers, l’intervention a été décidée et menée par une cinquantaine de salariés grévistes”, a déclaré à l’AFP Jean-Marc Bozzani, représentant CGT et animateur régional de la fédération des mines et de l’énergie Pays-de-La-Loire, qui déplore des augmentations de salaires de 0,3% cette année.

Ces initiatives de la base ont provoqué la colère de la CFDT Chimie-énergie, par ailleurs membre de l’interfédérale à l’origine du mouvement, avec la FNEM-FO, la FNME-CGT et la CFE-Energie. Ils réclament une revalorisation de la grille des salaires prenant en compte l’inflation.

“La CFDT condamne fermement ces pratiques qui n’ont rien de syndicales, et se désolidarise pleinement de ces initiatives intolérables et irresponsables”, a indiqué le syndicat de branche.

Ses représentants comptaient évoquer ce sujet lors d’une réunion devant décider des suites à donner au mouvement reconductible jusqu’au 13 juin. La réunion est prévue vendredi en début d’après-midi.

Une forte mobilisation

Dans la plupart des entreprises, la mobilisation a dépassé les 30, voire les 40% en fin de journée, selon des sources syndicales concordantes. Chez EDF, près de 32% des effectifs présents se sont mis en grève, selon l’intersyndicale.

“Tout s’est éteint, les alarmes se sont mises en route”, a indiqué une responsable du Musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine d’Angers, touché pendant une heure.

À Angers, les coupures ont touché une usine de construction de poids lourds du groupe Scania. Le courant est revenu à 13h30 mais “sur un site aussi grand que le nôtre, relancer notre activité prend du temps, entre une heure et une heure et demie”, a déploré Jean-Philippe Martin, responsable communication de la société.

Contacté par l’AFP, le CHU d’Angers a confirmé avoir également subi une coupure. Au bout de quelques secondes, trois groupes électrogènes ont pris le relais pour alimenter l’ensemble du CHU. Aucun dysfonctionnement n’a donc été observé.

Auparavant, dans la nuit de mercredi à jeudi, “en lien avec les mouvements sociaux, il y a eu des coupures volontaires cette nuit dans la région de Béthune (Pas-de-Calais), qui ont concerné 85.000 foyers coupés entre 23H30 et 01H40″, avait indiqué RTE, joint par l’AFP.

“Avertissement”

La direction de RTE “condamne fermement des actes inadmissibles dont les conséquences sur le fonctionnement du système électrique peuvent être dramatiques”. Elle indique que “des plaintes seront systématiquement déposées”.

Les employeurs du secteur ont proposé une rencontre pour le 20 juin, selon Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la FNME-CGT. Ce qui explique selon lui les tensions observées jeudi: “ça fait des mois qu’ils ont les revendications, ça fait 15 jours qu’ils ont le préavis de grève! On exige une ouverture des négociations immédiate sur le salaire national de base”, a-t-il clamé.

Le préavis court jusqu’au 13 juin. “Mais on peut largement le prolonger si nécessaire”, a précisé M. Coudour. Il rejete la responsabilité de ces actions sur les employeurs “qui ne veulent pas répondre aux revendications”.

“On appelle franchement les employeurs à sortir de leur autisme”, a renchéri Sébastien Michel, secrétaire fédéral de la CFDT Chimie-Energie, lequel a déploré ne pouvoir “discuter absolument de rien, côté rémunération”, avec le patronat.

“On ne va pas attendre gentiment le 20 juin, donc soit il y a une date d’ouverture des négociations qui arrive plus tôt, soit on va continuer à mettre la pression”, a conclu Fabrice Casanova, délégué syndical central CGT pour RTE, dont les salariés sont eux en grève depuis plus de trois mois.

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