Hongrie–UE : Négociations difficiles sur l’Embargo

L'UE et la Hongrie sont divisées sur la question de l'aide financière aux raffineries dans le cadre des négociations sur l'interdiction du pétrole russe. Selon la Pologne, la Hongrie a besoin de l'aide financière de l'UE pour diversifier son approvisionnement énergétique.

L’Union européenne et la Hongrie négocient une aide financière à Budapest pour que le pays lève son veto à l’embargo sur le pétrole russe prévu par l’Union. Cependant, elles restent divisées sur les fonds destinés aux raffineries, ont déclaré des sources à Reuters. La Pologne soutient la Hongrie dans sa demande de compensation.

La Hongrie et l’UE n’arrivent pas à se mettre d’accord

La Commission européenne a proposé un nouveau train de sanctions à l’encontre de la Russie pour son invasion de l’Ukraine. Elle prône une interdiction totale des importations de pétrole dans six mois. La Hongrie, qui reçoit 65 % de son pétrole d’un oléoduc russe, figure parmi les critiques les plus virulentes du plan.

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Le ministre hongrois des affaires étrangères, Peter Szijjarto, déclare que le coût total pour la Hongrie de se sevrer de l’énergie russe s’élèverait à 18 milliards d’euros. Néanmoins, dans le cadre de ses discussions avec l’UE, Budapest indique qu’un chiffre bien inférieur pourrait suffire à court terme pour répondre à ses préoccupations.

En outre, la Hongrie demande environ 750 millions d’euros à investir dans l’extension d’un oléoduc reliant le pays à la Croatie et dans la conversion des raffineries fonctionnant au pétrole russe à d’autres types de brut, selon Szijjarto.

Sur ces fonds, jusqu’à 550 millions d’euros (579,6 millions de dollars) seraient nécessaires pour moderniser deux raffineries gérées par le groupe énergétique hongrois MOL en Hongrie et en Slovaquie. Ils ne peuvent actuellement traiter que du pétrole russe.

La Pologne soutient la Hongrie

Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue hongroise Katalin Novak, Andrzej Duda déclare espéré qu’un nouveau train de sanctions de l’UE à l’encontre de la Russie s’approuve avec l’assentiment de la Hongrie.

La majorité des pays de l’UE sont favorables à l’interdiction du pétrole russe. Pour adopter les sanctions, il est toutefois nécessaire d’avoir l’unanimité des États membres.

Duda ajoute que les liens énergétiques de Budapest avec Moscou sont fondamentaux pour l’économie. Ils ne se modifieront pas du jour au lendemain.

La présidente hongroise Katalin Novak estime que son pays a besoin d’une diversification énergétique en plus des fonds européens. Elle déclare lors d’une conférence conjointe avec Duda :

« Il est dans l’intérêt de la Hongrie de disposer de nombreuses sources d’énergie, nous en avons besoin pour notre souveraineté. Pour cela, nous avons besoin des fonds de l’UE et nous demandons au président Duda de nous soutenir. »

L’UE soutient partiellement les demandes magyares

L’UE a manifesté à plusieurs reprises son soutien à l’extension de l’oléoduc croate. Toutefois, elle hésite à offrir à la Hongrie un soutien total pour convertir les raffineries privées. Cela pourrait constituer une aide déloyale en violation des règles de concurrence de l’Union. C’est ce que déclare un fonctionnaire au fait des discussions à Reuters. Il ajoute que des pourparlers sont en cours sur le montant qui pourrait être offert.

Le fonctionnaire déclare également que la demande alternative de la Hongrie visant à exempter totalement le pétrole transporté par gazoduc des sanctions contre la Russie est « totalement exclue ».

Par ailleurs, la Commission européenne a bloqué les fonds de relance de la pandémie en Hongrie et en Pologne dans le cadre d’un différend sur l’État de droit.

Andrzej Duda souligne :

« N’oubliez pas qu’il sera difficile pour les Hongrois de se diversifier si les fonds de relance européens restent bloqués. »

Les discussions étaient toujours en cours mardi pour sortir de l’impasse. Un diplomate déclare que la Hongrie attendait des fonds dans le cadre d’un ensemble de mesures visant à sevrer l’UE de l’énergie russe et à rendre l’économie de l’Union plus verte, que la Commission dévoilera mercredi.

John Wood rejette une offre de rachat de 1,6 milliard d’euros

Le groupe britannique de services énergétiques John Wood a refusé une offre de rachat non sollicitée de 1,4 milliard de livres, soit plus de 1,6 milliard d’euros. L’offre, jugée trop faible par le conseil d’administration, provient de Dar Al-Handasah Consultants.

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