Hydrogène : L’Égypte investit 40 milliards $

Le pays qui prépare la COP 27 investit fortement dans l'hydrogène bio

L’Egypte a mis en place de nombreux projets d’hydrogène bio. Le plus important est un pipeline de 11.62 gigawatt (GW) ce qui équivaut à plus d’1.57 million de tonnes d’hydrogène. Ce projet place ainsi le pays dans les 3 plus grands pipelines derrières l’Australie et ex-aequo avec la Maurétanie. On estime le coût de ces projets sans les infrastructures annexes à 20 milliards de dollars américains. On s’attend à ce que les projets soient terminés d’ici 2035.

Des sérieux investissements dans l’hydrogène bio

Depuis ces 3 derniers on annonce de nombreux projets en Égypte. Cela intéresse les investisseurs qui réalisent le potentiel du pays. Cela arrive alors que l’Égypte va accueillir la COP 27 en 2023. L’intérêt des investisseurs vient des nombreux facteurs favorables. Notamment l’emplacement du pays, les infrastructures de gaz naturel, les installations de liquéfaction, le marché du mazoutage et les ports maritimes. Mais aussi son fort potentiel solaire et éolien. L’Égypte est également proche de marchés comme l’Union européenne et le Moyen-Orient qui risquent de connaître une forte demande d’hydrogène dans les années à venir.

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Le gouvernement égyptien prévoit de publier un plan national de 40 milliards de dollars pour l’hydrogène au cours des prochains mois. Il reconnaît l’importance de la production, du stockage et l’exportation/importation d’hydrogène et d’ammoniacs verts dans le cadre de sa stratégie de développement économique. Le tout en permettant un soutien de l’État ainsi que des incitations fiscales. Le processus d’établissement, d’exploitation et de gestion des projets d’hydrogène a été simplifié. Cela nécessite un seul permis, ce qui signifie moins de formalités administratives. Des incitations supplémentaires pourraient inclure des points spéciaux pour l’exportation/importation, les coûts de raccordement des services publics étant transférés à l’État. Mais encore le remboursement de 50 % des coûts d’attribution des terres (à condition que le projet commence la production dans les deux ans). Sans compter autres incitations cette fois non fiscales.

L’Égypte un pays apte à se tourner vers l’hydrogène

Le Docteur Minh Khoi Le, responsable de l’hydrogène chez Rystad Energy déclare :

« L’Égypte a toutes les conditions pour devenir un géant de l’hydrogène vert. Elle dispose d’un potentiel renouvelable fantastique, de l’espace pour les mégaprojets et l’expertise en construction. Les 40 milliards d’investissements prévus par le gouvernement égyptien témoignent d’un engagement et attireront davantage d’investissements étrangers. Situé entre trois continents et avec le canal de Suez transportant environ 12% de tout le fret maritime mondial, l’Egypte peut fournir des énergies renouvelables près et loin. Le marché intérieur en bénéficiera également. En effet le secteur agricole égyptien peut se réjouir d’être l’un des plus écologiques en matière d’utilisation d’engrais. »

Ce plan serait un énorme développement pour l’économie verte de l’hydrogène en Egypte. La législation à venir permettra des plans écologiques de l’hydrogène et de l’ammoniac. En outre avec plus de 11 GW de projets déjà annoncés, on peut s’attendre à un énorme afflux d’investissements étrangers dans le pays. Plusieurs études de faisabilité et protocoles d’entente entre les entités étatiques égyptiennes et les principaux acteurs internationaux du marché de l’ammoniac et de l’hydrogène pour le développement de l’ammoniac vert et de l’hydrogène vert ont été publiées en 2021. Ces études et accords préliminaires devraient se poursuivre en raison de l’engagement du gouvernement égyptien. Ce dernier va probablement encourager d’autres investisseurs internationaux à entrer sur le marché égyptien de l’hydrogène et de l’ammoniac.

De nombreux projets fleurissent en Égypte

Parmi les principales annonces faites cette année, il y a EDF et ZeroWaste, un promoteur de projet basé aux Émirats arabes unis, qui ont signé un protocole d’entente avec la Zone économique du canal de Suez (SCZONE) en Égypte pour produire 350 000 tonnes de carburant vert par an dans la région d’Ain Sokhna pour les navires, vaisseaux et pétroliers qui traversent le canal de Suez. La première phase du projet permettra de produire 140 000 tonnes d’ammoniac vert à partir de près de 25 000 tonnes d’hydrogène vert. Ce dernier provient d’eau de mer dessalée et d’énergie renouvelable comme matière première.

La mise en service est prévue pour le 1er trimestre 2026. La capacité augmentera ensuite graduellement pour atteindre 350 000 tonnes d’ammoniac vert par année. Le projet entraînera un investissement total de 3 milliards de dollars. AMEA Power, une filiale d’Al Nowais Group, a également signé un protocole d’entente avec SCZONE pour produire 390 000 tonnes d’ammoniac vert par année à Ain Sokhna à des fins d’exportation.

De plus, la société norvégienne Scatec a annoncé son intention de mettre sur pied une installation écologique d’hydrogène et d’ammoniac d’une valeur de 5 milliards de dollars. Cette installation sera également située dans la SCZONE. Scatec a rédigé un protocole d’entente avec l’autorité générale de la SCZONE pour le projet. Il sera en mesure de produire 1 million de tonnes d’ammoniac vert par an. Et il pourrait potentiellement atteindre 3 millions de tonnes d’ammoniac vert. L’ammoniac vert est à destination des marchés européens et asiatiques. Des régions où la demande d’ammoniac propre augmente rapidement.

Un nouveau hub mondial ?

D’autres projets dans le pays proviennent de la compagnie maritime danoise Maersk. Le fournisseur de services pétroliers britannique Petrofac et la société de production d’hydrogène et de stockage d’énergie H2-Industries basée à New-York visent à produire des carburants verts, de l’ammoniac vert ainsi que des vecteurs d’hydrogène organique liquide (LOHC).

Près de 80% des projets d’hydrogène vert annoncés en Egypte sont prévus pour SCZONE. Cela en fait un hub logistique mondial qui vise à relier l’Europe, l’Afrique et l’Asie à travers le golfe Persique. Qui est responsable de 20% du commerce international de conteneurs et 10% du commerce maritime. La région d’Air Sokhna bénéficie de la proximité d’une usine de dessalement d’eau de mer (150000 m3/jour), d’une station d’épuration des eaux usées (35000 m3/jour) et d’installations de soutage comme l’ammoniac (80000 tonnes).

Ce qui la rend adaptée au commerce de l’hydrogène et de ses dérivés. Les sept projets annoncés pour la région au cours des trois derniers mois ont une capacité combinée de 10,76 GW. Ce qui signifie une production de plus de 1,5 million de tonnes d’hydrogène renouvelable.

 

Enfin, L’Égypte mise sur l’hydrogène et l’ammoniac vert. Ces ressources vont voir une demande croissante dans les années à venir. L’Égypte a ce qu’il faut pour se placer dans l’hydrogène. En effet le pays profite d’un bon emplacement mais aussi de réseaux préexistants ainsi que de bonnes capacités déjà présentes. Et bien évidemment de ressources adaptées notamment pour générer de l’électricité grâce à l’éolien et au solaire. Ces investissements massifs montrent le sérieux du pays des pharaons dans sa politique hydrogène. Des investissements aussi massifs donneront une bonne image du pays pour la COP27 et ne manqueront pas d’attirer d’autres investisseurs.

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