L’Afrique du Sud suspend l’Exploration Sismique de Shell

Un projet du géant Shell pour rechercher pétrole et gaz au large des côtes sud-africaines vient d’être suspendu par la justice.

L’Afrique du Sud suspend le projet sur la Wild Coast

C’est sur une zone plus de 6.000 km2 de la « Wild Coast » que le géant de l’énergie avait décidé de lancer un nouveau projet d’exploration sismique. Militants écologistes, pêcheurs et locaux s’y sont opposés, affirmant qu’il représente une menace pour la faune marine.

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Des centaines de militants avaient manifesté courant décembre 2021 sur plusieurs plages du pays et bloqué des stations essence de Shell, appelant au boycott.

1er recours rejeté

Au début du mois de décembre, la justice du pays avait rejeté un premier recours des militants écologistes. Le ministre sud-africain de l’Énergie avait défendu le projet, accusant ses détracteurs de faire barrage aux investissements économiques dont le pays a besoin.

Cette fois, dans un nouveau recours impliquant la communauté locale, la justice a donné raison aux défenseurs de l’environnement. Ainsi, le tribunal de Grahamstown dans la province du Cap-Oriental (sud-est) a « interdit d’entreprendre des opérations de prospection sismique » au géant anglo-néerlandais, selon le jugement dont l’AFP a obtenu copie.

« Nous respectons la décision du tribunal et avons suspendu l’étude pendant que nous examinons le jugement », déclare à l’AFP un porte-parole de Shell.

La propagation d’ondes sismiques

La prospection offshore d’énergies fossiles utilise l’analyse de la propagation d’ondes sismiques pour déterminer la structure géologique des sols susceptibles de contenir des hydrocarbures. Les ondes de choc sont envoyées par des bateaux équipés de canons à air.

« Des études de cette nature sont menées depuis plus de 50 ans, avec plus de 15 ans de recherches scientifiques approfondies », argumente le porte-parole de Shell. « L’Afrique du Sud est fortement dépendante des importations pour une grande partie de ses besoins énergétiques. Si des ressources viables étaient découvertes en mer, cela pourrait contribuer de manière significative à la sécurité énergétique du pays », fait-il valoir.

Les détonations risques de perturber le comportement faunique

Selon les écologistes, ces détonations risquent de perturber le comportement de la faune, son alimentation, sa reproduction ainsi que les migrations.

« C’est une immense victoire », s’est félicitée Katherine Robinson, de l’ONG Natural Justice qui était partie civile dans le premier recours en justice contre le projet.

« Si nous voulons lutter contre le changement climatique, nous devons résister à l’exploitation du pétrole et du gaz en Afrique du Sud et sur tout le continent, même si les lobbies sont incroyablement forts », insiste-t-elle.

5 mois de projet sans interruption

Le projet de Shell devait s’étendre sur cinq mois sans interruption. Les recherches impliquaient l’envoi d’une puissante onde de choc toutes les dix secondes, 24/24h.

Shell avait assuré prendre toutes les précautions pour « éviter ou minimiser l’impact sur les poissons, mammifères marins et autres espèces sauvages », dans la zone de recherche située à plus de 20 km de la côte dans des eaux profondes de 700 à 3.000 mètres.

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ADNOC a récemment augmenté sa capacité de production de brut à 4,85 millions de barils par jour, progressant significativement vers son objectif de 5 millions de barils d’ici 2027. Cette expansion survient dans un contexte où l’entreprise cherche à maximiser ses ressources hydrocarbonées face à une concurrence de marché accrue et les contraintes des quotas de l’OPEC+.

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