L’Allemagne diminue sa dépendance au gaz russe

La plus grande économie européenne estime que sa part du gaz russe tombera à 10 % d'ici la mi-2024 dans un contexte de ruée vers le GNL flottant.

L’Allemagne va mettre fin à sa dépendance vis-à-vis du gaz russe d’ici à la mi-2024. Ceci dans un contexte de mise en service rapide de quatre terminaux flottants de gaz naturel liquéfié (GNL) pour fournir quelque 33 Gm3/an. En outre, les premières unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU) doivent être disponible fin 2022 et en 2023, déclare le ministre de l’Énergie Robert Habeck.

L’Allemagne résolue à se passer des ressources russes

Dans sa quête pour résoudre la dépendance russe, Berlin entreprend des mesures afin de diminuer ses importations de gaz. Ainsi, la part du gaz russe a déjà baissé, passant de 55 % en 2021 à environ 35 % à la mi-avril, indique le ministre de l’Énergie. L’Allemagne a importé 46 milliards de m3 de gaz russe en 2021.

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Par ailleurs, il y a des progrès plus rapides que pour le pétrole et le charbon, dont les parts sont tombées à 12 % et 8 % respectivement. Le pays est en passe d’éliminer progressivement le pétrole et le charbon russes d’ici la fin de l’été.

Les prix du gaz et du charbon européens ont grimpé en flèche dans la course aux solutions de remplacement. Selon les données S&P Global, Platts évalue le 29 avril les contrats pour 2023 à des niveaux record :

RessourcesPlatts évaluation des contrats 2023
Gaz TTF78,40 €/MWh
Charbon CIF ARA211 $/mt
GNL Nord-Ouest de l’Europe22,464 $/MMBtu

Le pays mise sur le GNL flottant

L’Allemagne mise sur les FSRU, dont les contrats de location devraient être signés prochainement par les sociétés énergétiques Uniper et RWE. Aussi, le ministère de l’Énergie ajoute qu’il apporterait un soutien de 2,94 milliards d’euros (3,09 milliards de dollars).

Les deux premiers FSRU se situeront à Wilhelmshaven et Brunsbuettel. Ils seront probablement mis en service plus tard cette année et en 2023. Cependant, des discussions sont en cours sur des emplacements possibles pour les deux autres FSRU. Le ministère envisage de les installer dans deux de ces lieux : Stade, Rostock, Hamburg-Moorburg ou Eemshaven aux Pays-Bas.

La capacité d’importation de GNL devrait augmenter progressivement de 7,5 Gm3/an pour l’hiver 2022/23 à 33 Gm3/an d’ici l’été 2024. En outre, la planification de deux terminaux GNL permanents à Brunsbuettel et Stade est en bonne voie pour un démarrage en 2026.

Stocker et diversifier l’approvisionnement en gaz

Dans le même temps, la planification d’urgence visant à sécuriser l’approvisionnement progresse. Cela grâce à de nouveaux mandats de stockage légaux pour le gaz et le charbon et à des mises à jour réglementaires y compris les questions de propriété. Tout ceci afin de préparer l’Allemagne à tous les scénarios notamment un arrêt des flux de gaz russe.

Les installations allemandes de stockage de gaz, remplies à 34,32 % au 1er mai, ont pour nouvel objectif légal d’être remplies à 90 % d’ici le 1er novembre.

Dans ce sens, l’Allemagne a soutenu l’achat de 950 millions de mètres cube de gaz par l’intermédiaire de l’opérateur de marché THE pour qu’ils soient stockés avant la fin du mois de mai.

En somme, Berlin a également obtenu jusqu’à 1 milliard de m3 d’approvisionnement supplémentaire via les Pays-Bas pour 2022 et a renforcé l’approvisionnement depuis la Norvège. Au total, elle a énuméré 12 mesures spécifiques depuis le premier rapport d’étape du 25 mars.

L’Allemagne s’émancipe et accélère la croissance des énergies renouvelables

Berlin améliore également les plans de croissance accélérée de l’énergie éolienne et solaire. De plus, le pays lance le passage à l’hydrogène et définit des mesures d’efficacité pour réduire la demande globale de gaz naturel.

En ce qui concerne le charbon thermique, il est plus facile de trouver des alternatives maritimes dans un marché mondial où la demande totale de l’Allemagne représente moins de 2 %. La part de la Russie avait déjà chuté à 8 % en avril. Une interdiction d’importation de l’UE sur le charbon russe doit commencer en août.

Concernant le pétrole, la part de la Russie est déjà tombée à 12 % en avril. Le gouvernement assure un approvisionnement de remplacement pour deux raffineries à l’Est, Leuna et Schwedt. M. Habeck déclare que les compagnies pétrolières opérant dans le pays (sauf Rosneft) seraient désormais en mesure de mettre fin à l’approvisionnement en pétrole russe en temps voulu. Par conséquent, cela permettrait de planifier la logistique des voies d’approvisionnement alternatives.

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