Le Débat sur l’Énergie s’intensifie au Sommet des Dirigeants Européens

Le dirigeant hongrois Viktor Orban et d’autres Européens de l’Est ont critiqué jeudi l’ambition de l’Union européenne d’atteindre un taux net d’émissions de carbone nul, alors que la hausse du coût de l’énergie a échauffé les esprits lors d’un sommet à Bruxelles.

 

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Le débat sur l’énergie dynamité par Viktor Orban

Le dirigeant de droite s’est exprimé alors qu’il arrivait à une réunion des dirigeants de l’UE au cours de laquelle les anciens pays du bloc communiste étaient également sous pression en raison de la récente défiance de la Pologne à l’égard du droit européen.

« La position hongroise est très claire….. Ce plan augmente les prix de l’énergie », a déclaré M. Orban à propos de l’intention de l’UE d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Ces prix sont déjà « à peine supportables, et s’ils continuent à augmenter, cela tuera la classe moyenne européenne », a ajouté M. Orban.

M. Orban a déclaré que ce plan était « toxique » pour la démocratie européenne et qu’il devait être annulé et « repensé complètement ».

 

Le Premier ministre tchèque suit le Premier ministre hongrois

Selon des diplomates, le Premier ministre tchèque Andrej Babis, soutenu par M. Orban, a refusé de signer les conclusions du sommet sur l’énergie, souhaitant obtenir une nouvelle formulation du système européen d’échange de quotas d’émission de carbone, qui, selon lui, est manipulé.

Le système communautaire d’échange de quotas d’émission (SCEQE), le plus grand marché du carbone au monde, est la pièce maîtresse des plans de l’Union européenne pour rendre son économie plus verte.

L’ETS repose sur l’idée que l’industrie paie pour le droit de polluer, et certains États membres s’opposent au projet de l’UE de l’étendre au transport routier et au chauffage résidentiel. En outre, les prix du SCEQE ont plus que doublé au cours de l’année écoulée et l’exécutif européen a demandé aux régulateurs d’examiner de plus près cette flambée.

 

La Pologne et l’UE au bord de la crise diplomatique

La querelle sur les prix de l’énergie a rivalisé avec une dispute encore plus importante sur la défiance de Varsovie à l’égard de la suprématie du droit européen sur les lois nationales, dont certains craignent qu’elle ne conduise à la sortie de la Pologne de l’UE.

D’autres pays ont également voulu faire valoir leur point de vue sur l’énergie, l’Espagne appelant à une réforme ambitieuse du marché de l’énergie de l’UE et l’Allemagne à la modération. La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que la flambée des prix de l’énergie devait être « clairement distinguée » du plan climatique de l’UE. « Je pense que nous devons réagir avec prudence ».

 

Soutien au nucléaire pour la décarbonation

Les diplomates ont également indiqué qu’une majorité d’États membres soutenaient à la fois l’énergie nucléaire et le gaz naturel comme sources d’énergie potentielles dans la transition vers une Europe décarbonée. Les deux plus grandes puissances de l’UE sont divisées sur la question. La France est l’un des principaux partisans de l’énergie nucléaire dans le monde, mais l’Allemagne préfère le gaz naturel et se méfie de l’énergie atomique.

Une décision officielle sur la question est attendue d’ici à la fin de l’année et aura un effet profond sur les décisions d’investissement pour les années à venir.

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