Les Raffineries Européennes sont en difficulté

Les raffineries européennes peinent à maintenir un niveau de productioni élevé, malgré leurs importantes marges.

Dans un contexte particulièrement tendu, les raffineries européennes sont en difficulté. Elles luttent pour maintenir des taux de production élevés. Celles-ci se démènent pour répondre à la demande de pétrole qui reprend.

Les raffineries européennes sont en difficulté

De fait, la demande est exacerbée par un manque d’investissement et la flambée des prix des matières premières. En outre, les raffineries européennes doivent trouver des alternatives au brut russe. Ainsi, la situation est d’autant plus compliquée pour les raffineurs.

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Les raffineries russes sont des producteurs et des exportateurs importants. Ainsi, depuis l’invasion russe de l’Ukraine, les raffineries européennes augmentent leurs activités. Toutefois, Marco Schiavetti, directeur commercial de Saras, explique que de nombreuses raffineries ont du mal à maintenir un taux d’utilisation élevé. Il déclare :

« Nous avons de sérieuses difficultés à suivre la demande après quelques années difficiles. Nous avons réduit les coûts d’investissement et il est maintenant difficile de maximiser notre ratio jet et diesel. Les marges de 50 $/b sont excellentes, mais nous avons de sérieuses difficultés à augmenter les tirages. »

Les marges des raffineurs restent importantes

Les analystes s’attendaient à une baisse des importations de produits raffinés suite aux sanctions qui touchent Moscou. Néanmoins, selon S&P Global, les marges de raffinages en Europe restent élevées. Les marges de craquage pour l’essence et le diesel ont atteint respectivement 30 $/b et 60 $/b. Celle pour le carburéacteur s’approche des 70 $/b.

Toutefois, face au contexte géopolitique, de nombreux acteurs se détournent des produits russes. Or, ils ont parfois du mal à les remplacer.

Selon Achilles Kyrtsis, responsable de la planification stratégique et de l’intelligence chez Hellenic Petroleum, explique que la pénurie de matières premières (comme le gazole sous vide russe) pose des problèmes à l’industrie. Il ajoute :

« Nous constatons également un déficit de 800 000 b/j de distillats moyens en raison de la baisse de la production russe. »

Trouver des alternatives

En outre, M. Schiavetti déclare que les principales raffineries européennes doivent acheter du pétrole brut sur des marchés plus éloignés. De fait, pour remplacer le brut de l’Oural, les raffineurs se tournent vers l’Afrique de l’Ouest ou les États-Unis. Ainsi, les raffineries font face à des retards logistiques plus importants.

Les raffineries multiplient alors les sources pour garantir l’approvisionnement. Plusieurs raffineurs européens importent du brut d’Abu Dhabi, de l’Angola mais aussi de la mer du Nord. D’ailleurs, cette tendance devrait s’accélérer depuis la mise en place de l’embargo européen sur le pétrole russe.

Enfin, les raffineries européennes ont réduit leurs investissements au cours des dernières années. Ainsi, elles ne sont plus en mesure de maintenir un taux de production élevé sur une longue période. Pour répondre à la demande, M. Schiavetti explique qu’il faut multiplier le nombre de réservoirs.

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