L’OPEP+ se réunit en amont de la Visite de Joe Biden

L'alliance OPEP+ se réunit le 30 juin pour discuter de la tendance du marché du pétrole et de potentielles décisions sur la production de l'or noir. Cette réunion se déroule en amont du voyage de Joe Biden en Arabie Saoudite prévu à la mi-juillet où il demandera à l'alliance d'augmenter leur production. Malgré tout, l'environnement international complexe laisse de nombreux analystes perplexe quant à la suite du marché à long terme où des éléments politiques pourraient s'entremêler.

L’alliance OPEP+ a déjà défini ses quotas de production pour le mois d’août. Néanmoins, face à la flambée des prix sur le marché, l’OPEP+ subit la pression des pays consommateurs pour que l’alliance augmente sa capacité de production. Un contexte international tendu rajoute de l’incertitude sur l’évolution du marché à long terme.

La pression des consommateurs envers l’OPEP+

Premièrement, l’OPEP+ fait face aux pressions des pays consommateurs de pétrole depuis des mois. Ces derniers réclament aux membres de l’alliance une augmentation de leur production de brut. C’est ainsi que le Président des États-Unis Joe Biden, effectuera un voyage crucial en Arabie Saoudite. Il cherchera à obtenir l’engagement du pays et de ses alliés de l’OPEP+ et à poursuivre l’augmentation de la production de brut pour faire face aux prix élevés.

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Matt Reed, vice-président de Foreign Reports, estime que le timing de la visite de Joe Biden est une opportunité.

 » Le voyage de M. Biden arrive à point nommé s’ils veulent discuter de ce qui se passera après l’expiration de l’accord OPEP+ à la fin du mois d’août. »

Deuxièmement, les ministres de l’OPEP+ se réunissent le 30 juin. Ils vont discuter des évolutions du marché à court et long terme. Une des décisions prises sera de ramener la production à son niveau d’avant pandémie en août. Cependant, des prémices d’un nouvel accord de production, lorsqu’ils se réuniront quelques semaines après le voyage de M. Biden pourraient voir le jour. L’OPEP+ sait qu’elle a les cartes en main en invoquant les défis d’un marché en rapide évolution. En réalité, les prix élevés du brut sont une aubaine pour l’alliance.

 » Les Saoudiens doivent croire que le marché a besoin de ce pétrole. C’est loin d’être certain alors que tout le monde devient nerveux à l’idée d’une récession. « 

Les incertitudes du marché à long terme

Tout d’abord, il y a le durcissement des sanctions de l’Union européenne (UE) envers les flux de pétrole russe. L’interdiction de la plupart des importations d’ici la fin de l’année devrait resserrer l’offre mondiale. En outre, avec la saison estivale dans l’hémisphère nord, la demande augmente. À cela, s’ajoutent les inquiétudes croissantes concernant une récession mondiale. Ce climat d’incertitude contribue à la volatilité des prix sur le marché ces dernières semaines. C’est pour ces raisons que l’OPEP+ doit se prononcer quant à la question de mettre sur le marché plus de pétrole.

Ensuite, des perturbations touchaient des producteurs clés au cours des derniers mois. C’est notamment le cas de la Libye, du Kazakhstan, du Nigeria. Un délégué de l’OPEP+ déclare qu’il est difficile de faire des projections sur le marché du fait de son caractère imprévisible.

 » Dans l’environnement actuel, les conditions changent tous les jours. « 

Enfin, il y a la problématique de l’Iran. En cas d’accord sur le nucléaire iranien pour lequel les responsables européens redoublent d’efforts, des volumes importants de brut iraniens pourraient se débloquer.

Des engagements politiques attendus

Officiellement, l’OPEP+ maintient les quotas d’août en place jusqu’à la fin de 2022. Tout changement nécessiterait l’approbation des 23 membres de l’alliance. C’est pour cette raison que le comité ministériel de suivi de l’OPEP+ du 30 juin est important, car il détermine les changements politiques recommandés.

De facto, l’attention se porte sur l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis (EAU). Ils sont les seuls à disposer d’une capacité de production de réserve significative. Platts Analytics estime que d’ici septembre l’Arabie Saoudite pourrait fournir 460 000b/j tandis que les EAU pourront augmenter leur production de 660 000 b/j. L’utilisation de ces réserves permettrait de répondre à l’augmentation prévue de la demande pendant l’été, mais cela laisse une marge précaire pour faire face à toute interruption de l’offre mondiale.

De plus, les responsables de l’OPEP+ insistent sur le fait que leurs décisions tiennent compte de leur évaluation du marché. Malgré tout, des éléments politiques pourraient infléchir leur doctrine habituelle. L’Arabie saoudite et les EAU font pression sur les États-Unis pour qu’ils renforcent la sécurité dans la région. Ainsi, plusieurs attaques des rebelles yéménites Houthis soutenus par l’Iran ont eu lieu contre des infrastructures pétrolières de la région.

ADNOC augmente sa capacité de production de pétrole à 4,85 millions de b/j

ADNOC a récemment augmenté sa capacité de production de brut à 4,85 millions de barils par jour, progressant significativement vers son objectif de 5 millions de barils d’ici 2027. Cette expansion survient dans un contexte où l’entreprise cherche à maximiser ses ressources hydrocarbonées face à une concurrence de marché accrue et les contraintes des quotas de l’OPEC+.

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