Selon Reuters, le Pakistan va réduire les subventions aux carburants pour la deuxième fois en une semaine. C’est le ministre des Finances Miftah Ismail qui l’annonce. Cette décision se justifie au nom d’une maîtrise des finances publiques pour obtenir l’aide du Fonds monétaire international (FMI).
Des subventions en baisse en échange d’une aide
Le Pakistan et le FMI concluaient la semaine dernière des négociations au sujet d’un programme de renflouement pour le pays. Le FMI exhortait le Pakistan sur la nécessité de mettre fin aux subventions non financées. Ces dernières coûtent de milliards par mois au pays qui se trouve à court de liquidité.
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Une source pakistanaise impliquée dans les pourparlers entre les deux acteurs explique cet accord. Le FMI et le Pakistan parviennent à un compromis pour débloquer plus de 900 millions de dollars une fois que le Pakistan supprimera les subventions aux carburants.
Une hausse du carburant immédiate
Tout d’abord, cette baisse des subventions aux carburants a des conséquences directes. Le ministre des Finances déclare que les prix des carburants pour les consommateurs augmentent de 17 % à la pompe à partir de vendredi. Cela représente 30 roupies pakistanaises (0,015 $) par litre.
Ensuite, M. Ismail précise que le nouveau prix de l’essence sera de 209,86 roupies (1,06 $) par litre. Le prix du diesel s’établira à 204,15 roupies (1,03 $) par litre. Depuis la semaine dernière, les prix ont augmenté d’environ 20 %.
Enfin, M.Ismail déclarait jeudi qu’il restait désormais une subvention d’environ 9 roupies pakistanaises (0,005 $) par litre.
Vers une aggravation de l’inflation ?
L’ancien Premier ministre Imran Khan accordait des subventions dans ses derniers jours au pouvoir. Cette décision politique se justifiait pour refroidir l’opinion publique négative face à une inflation à deux chiffres. Pour le FMI, cette décision dérogeait aux termes de l’accord de 2019.
Au Pakistan, l’inflation de l’indice des prix à la consommation atteint 13,8 % en mai, en glissement annuel. C’est le taux le plus élevé depuis deux ans et demi. La banque centrale du pays s’attend à ce que l’inflation demeure élevée à la suite de la suppression des subventions aux carburants et à l’électricité.