Rift Albertin: Accord à $3,5 Milliards pour l’Oléoduc EACOP

Total et CNOOC, en collaboration avec les autorités locales, lancent la construction d'un oléoduc de 3,5 milliards $ reliant l'Ouganda à la Tanzanie. Cet ambitieux projet vise à acheminer les réserves de pétrole du Rift Albertin vers les marchés internationaux, marquant une étape majeure dans l'exploitation des riches gisements de cette région.

Dans le Rift Albertin, Total et CNOOC viennent de signer un accord avec les autorités locales pour construire un oléoduc à $3,5 milliards. L’objectif étant d’expédier du brut des champs de l’ouest de l’Ouganda vers les marchés internationaux, en passant par la Tanzanie.

Rift Albertin : un nouvel oléoduc entre l’Ouganda et la Tanzanie

En 2006, l’Ouganda avait découvert des réserves de pétrole brut estimées à 6 milliards de barils dans le Lac Albert. Elles se situent dans le bassin du rift Albertin à l’ouest du pays, près de la frontière avec la République Démocratique du Congo. Total et CNOOC se sont donc intéressés à ces découvertes.

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3,5 milliards $ investis

Le 11 avril 2021, l’Ouganda, la Tanzanie et les sociétés pétrolières Total et CNOOC se sont ainsi associés. Ils ont annoncé la signature d’accords concernant EACOP (East African Crude Oil Pipeline). Il y a donc un accord du gouvernement hôte pour l’oléoduc, un accord sur les tarifs et les transports et un accord d’actionnariat.

Ensemble, ils souhaitent construire un oléoduc de 3,5 milliards $ qui permettra l’acheminement du pétrole vers les marchés internationaux. Il devrait partir d’Ouganda pour rejoindre la ville de Tanga en Tanzanie, 1445 km plus loin.

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Tracé du futur oléoduc EACOP entre l’Ouganda et la Tanzanie.

Le plus long oléoduc électriquement chauffé au monde

Le brut ougandais est très visqueux, ce qui signifie qu’il doit être chauffé pour être maintenu suffisamment liquide pour couler. EACOP pourrait donc être le plus long oléoduc électriquement chauffé au monde.

L’exploitant exportera du pétrole vers le port Tanzanien de Tanga au début de 2025. L’entreprise investira plus de 10 milliards de dollars dans ce nouveau projet.

Selon la présidente Ougandaise Yoweri Museveni, les investisseurs pourraient utiliser le corridor terrestre EACOP pour mettre en place un autre gazoduc. Du gaz serait alors expédié de Tanzanie et du Mozambique aux consommateurs en Ouganda, au Rwanda, au Congo, etc.

Les ONG s’opposent au projet

Cependant, le pipeline a rencontré la résistance des écologistes qui soutiennent qu’il menacera les zones écologiquement sensibles. Il comprend notamment les réserves fauniques et les bassins versants du lac Victoria.

Et près de 50% des espèces d’oiseaux et 39% des espèces de mammifères vivant sur le continent africain sont présentes dans le bassin du lac Albert. Plusieurs espèces sont notamment menacées d’extinctions. Déjà des ONG avait alors attaqué Total.

Provoquer le déplacement des populations locales

De plus, environ 263 ONG du monde entier ont exhorté les directeurs généraux de 25 banques à ne pas accorder de prêts pour financer le pipeline. Non seulement cela menace l’approvisionnement en eau et la biodiversité des régions avoisinantes. Mais c’est également un problème pour les communautés locales. Total et CNOOC vont en effet provoquer le déplacement de nombreux ménages avec l’acquisition foncière de 6400 hectares de terrains.

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